Il était une fois le vitilligo
Dr Yvon Gauthier – Ancien praticien Attaché des Hopitaux de Bordeaux Ancien responsable de la consultation des troubles pigmentaires, Service de Dermatologie Hopital Saint-André Bordeaux.
Le vitiligo au cours de l’Antiquité est intégré parmi les autres affections dépigmentantes.
Il est fait mention d’une dépigmentation compatible avec le vitiligo dans bon nombre de traités de santé anciens et de livres sacrés : Papyrus d’Ebers, Atharva Veda hindouiste,Vinay Pitak bouddhiste, Ancien testament, Coran.
Malheureusement dans le Leviticus Chapitre XIII le vitiligo est assimilé à « une lèpre blanche » a la suite d’une erreur de traduction. Cela marquera le début d’une stigmatisation des patients porteurs de vitiligo, qui persiste encore dans certains pays.
Le Vitiligo depuis Celsus jusqu’à nos jours
Le terme de « vitiligo » fut employé pour la première fois par Celsus (200 ans avant JC) dans son traité « De Medicina » . Ce n’est qu’au début du 20ème siècle que le vitiligo que nous connaissons actuellement a été individualisé.
Le statut social depuis l’antiquité des patients porteurs de vitiligo
Des discriminations liées à la confusion avec la lèpre ont persisté jusqu’à nos jours et persistent encore malheureusement en Inde et dans le Sud Est Asiatique, bien souvent par manque d’information.
Au fur et à mesure que l’endémie lèpreuse s’éteint dans les pays Européens, la stigmatisation des patients porteurs de vitiligo disparait.
Malgré toutes les campagnes d’information en Sud-Est Asiatique et en Afrique, la peur de la contagiosité persiste en milieu rural, lié a analphabétisme et à la tradition orale exclusive : Des patients perdent leur travail, leurs amis, parfois sont abandonnés par leur caste ou leur famille : répudiation, divorce, abandon des enfants… on peut donc se sentir chanceux en France !
La lutte par la discrimination se passe notamment avec le rôle important des associations de patients, des médias, de la médiatisation, des campagnes d’informations…
Le traitement du vitiligo de l’antiquité à nos jours
L’utilisation dans l’antiquité des propriétés photosensibilisantes de certaines plantes : Psoralea Corylifolia en Inde, Ammi Majus Linnaeus en Egypte a été le premier pas vers la photomédecine et la photothérapie que nous utilisons actuellement, et pour certaines formes particulière du vitiligo (vitiligo segmentaire), un traitement chirurgical peut aussi être proposé.